lundi 18 août 2008

Des arts de la table... (Laotian cuisine)

La baronne Staff, princesse des bonnes manières du 20ème siècle, vous présente aujourd’hui : la dégustation de mangue à la laotienne…

Comme la Thaïlande voisine, le Laos abrite une colossale diversité de fruits. Six ou sept espèces de bananes le disputent au fruit du jacquier, au ramboutan ou au fruit du dragon. Plusieurs espèces de mangues sont également de la partie, de la mangue verte sombre et allongée à la petite mangue œuf – appelée mak muang khai – plus ronde et vert pomme. Oubliez ici la mangue de l’espèce Carrefour, qui est à la mangue laotienne ce qu’est selon Marianne James la Star Academy à Graine de Star : un ersatz dénué de toute saveur…
Les mangues oeuf, c’est bon mais ça tâche… Face à la sophistication des us et coutumes laotiens, comment s’en sortir avec les honneurs ? La solution m’a été révélée il y a quelques temps…
Prenez la mangue d’une main – ou d’un pied si votre dextérité pédestre égale votre prestance manuelle - et à l’aide d’un couteau tenu dans votre autre main, pratiquez une ouverture de dimension moyenne perpendiculairement au plus grand diamètre de la sphère que forme le fruit… Pressez d’une main ferme et néanmoins souple, afin d’éjecter le noyau du fruit. Vous êtes alors à mi-chemin…
Tendez le bras pour vous saisir d’un peu de riz gluant – le fameux khaw niaw. Roulez-le de façon à former une petite boulette, et enfournez-la dans le fruit offert. Ecrasez un peu l’objet composite, et portez-le à votre bouche afin d’en dévorer le contenu composite, mais tout en retenue…
Bien sûr, cela tâche au final tout autant que de peler le fruit au couteau, MAIS vous êtes maintenant à-moitié laotien…

Pour les plus aventureux, notez qu’il est apparemment possible de réaliser une opération tout à fait similaire avec un cochon d’Inde… Reprenons donc : prenez un cochon d’Inde d’une main – ou d’un pied…


The baroness Staff, queen of the good manners of the 20th century, today proudly presents: the tasting of mango, Laotian way…

Like neighboring Thailand, Laos hosts an incredible diversity of fruits. Six or seven species of bananas compete with jackfruits, hairy litchis or dragon fruits. Several species of mango are also to be tasted, from the dark green and elongated variety to the small egg mango – mak muang khai in Lao – rounder and apple green. Forget here for a while the Wallmart or Carrefour sort of mango, which is to the Lao mango what according to you teenage daughter Shakira is to Britney Spears: an ersatz deprived of the slightest flavor…

Egg mangos taste good, but easily make one dirty. Facing the refinement of the Lao ways and customs, how to pull through? The answer was revealed to me a few weeks ago…
Take the mango in one hand – or in one foot if your pedestrian dexterity amounts to your manual agility – and with a knife hold in your other hand, do make a medium-sized opening perpendicular to the largest diameter of the sphere. Then, squeeze with a confident yet supple hand, in order to eject the kernel of the fruit. You’re half-way done...
Grasp some glutinous rice - the infamous khaw niaw. Roll it to make a small ball, and stuff it in the offered fruit. Squash the composite object, and bring it to your mouth to eat it, but with a light restraint…
Of course, it will dirty as much as if one would peel the fruit with a knife, BUT, and that is very significant, you now are half-Laotian…

For the most adventurous of you, please take notice that it seems possible to “perform” a very similar recipe with a Guinea pig… Let’s therefore summarize it: take a Guinea pig in one hand – or in one foot…




lundi 11 août 2008

Un petit texte bouddhiste...




My heart seeks the Dharma


This is me.

Every day, every night, I stand, I walk, I sleep, I sit.
Father and mother teach me;
I listen attentively.

Clouds scatter across the sky.
Winds suddenly blow my way,
making me cool and comfortable.
Mother teaches me to stay cool,
like the wind.


Sunrays beat down!

Sunrays beat down,
making me hot
as though surrounded by fire.
Father teaches me
that the mind must be calm.

Clouds darken.

Rain sprinkles refreshingly.
Mother teaches me
that no one can avoid wetness
when touching water.

Falling leaves rustle to the ground.
Winter winds chill my heart.
Father teaches me
that the bitter cold does not last long.
It always passes.

When meeting a bully,
so arrogant and scary,
acting bigger than anyone.
Mother teaches me
to keep the mind tolerant.

Some people flatter
and plead with sweet words,
making the heart waver.
Father teaches me
not to be deceived.

Time passes.
Days and nights pass.
Words that mother taught,
Words that father taught,
sink deep into my mind.

Cool
Hot
Wet
Cold
Painful
Glad
Mother and father have taught me
to understand and remember.

Days and nights pass
I grow bigger.
Mother and father are proud,
because above all else
my heart seeks the Dharma.

Mon cœur cherche le Dharma

C’est moi.
Chaque jour, chaque nuit,
Je me tiens debout, je marche, je dors, je me tiens assis.
Père et Mère m’enseignent ;
J’écoute attentivement.

Les nuages moutonnent à travers le ciel.
Le vent se met soudain à souffler dans ma direction,
Il m’apaise et je me sens bien.
Ma mère m’apprend
A rester paisible, comme le vent.

Les rayons du soleil frappent avec force !

Les rayons du soleil frappent avec force
et j’éprouve la chaleur
Comme encerclé par le feu.
Mon père m’enseigne
que l’esprit doit être calme.

Les nuages s’assombrissent.
La pluie qui tombe apporte la fraicheur.
Ma mère m’apprend
Qu’il est illusoire de rester sec
Au contact de l’eau.

Les feuilles qui tombent bruissent sur le sol.
Les vents de l’hiver glacent mon cœur.
Mon père m’enseigne
que le froid mordant ne dure pas longtemps.
Il finit toujours par passer.

Parfois je rencontre une petite brute
Arrogante et effrayante
Voulant paraître plus gros que le bœuf.
Ma mère m’enseigne
A garder un esprit tolérant.

Certains flattent
Supplient avec des mots sucrés,
Et font vaciller le cœur.
Mon père m’apprend
A ne pas me laisser tromper.

Le temps passe.
Les jours et les nuits passent.
Les mots que ma mère m’a appris
Les mots que mon père m’a appris
Gagnent les profondeurs de mon esprit.

Calme
Chaleur
Humidité
Froid
Souffrance
Satisfaction
Ma mère et mon père m’ont appris
A comprendre et ne pas oublier.

Les jours et les nuits passent
Je grandis.
Ma mère et mon père sont fiers de moi,
Parce qu’en amont de toute chose
mon cœur cherche le Dharma.

vendredi 1 août 2008

Le Grand Tigre

Aujourd’hui, la lecture d’un magazine gratuit sur la vie d’expatrié à Bangkok (« mon Dieu, le condominium que j’ai acheté fait-il partie du fleuron de la real estate industry ? ») m’a amené à parcourir 2 blogs un peu particuliers. Ils sont écrits par des Britanniques qui n’ont guère l’occasion de baigner dans le luxe, bien qu’ils séjournent au célèbre « Bangkok Hilton »… à Bangkok bien sûr. Ceci semble quelque peu paradoxal quand on connait le prix des chambres dans les hôtels Hilton, mais moins quand l’on sait que le surnom thaï des lieux est lui « Le Grand Tigre », parce qu’il s’agit d’un endroit qui dévore les hommes vivants… Il s’agit en fait de la prison de Bangkwang, un établissement pénitentiaire de haute sécurité dans les faubourgs de Bangkok qui peut rivaliser avec les prisons françaises en termes de surpopulation, mais les dépasse de très loin quant à la médiocrité des conditions de détention. Dans cette prison se retrouvent bon nombre d’Occidentaux, arrêtés le plus souvent en possession de drogue et condamnés à des peines vertigineuses. Exemple : 30 ans pour une centaine de grammes de pilules d’amphétamines ou de dérivés opiacés aux vertus douteuses… Il y a aussi beaucoup de Thaïlandais, de Laotiens, de Birmans, de Cambodgiens etc. 8000 détenus environ, pour 3500 places ;
J’avais lu dans le passé qu’il était presque devenu « à la mode » pour les Occidentaux de venir rendre visite à leurs compatriotes enfermés derrière les murs et les grillages électrifiés de cette prison, et vous avez même sûrement vu quelques films sur le sujet. Je ne sais pas si ce jugement était le fait de personnes qui sont déjà rentrées dans une prison. Est-ce que 30 ans est vraiment le temps nécessaire pour se détacher de ses bêtises de 20 ans, ou plutôt celui pour finir en morceaux à l’entrée de la vieillesse ?… Quoi qu’il en soit, si vous lisez l’anglais, vous serez peut-être intéressé par la lecture de ces blogs, qui précisent un peu les conditions de détention, parlent de la vie du bourreau de la prison (la peine de mort est en place en Thaïlande) ou présentent des dessins des détenus.

Les adresses :
http://www.steveatbangkwang.bravehost.com
http://scottsbangkwangtime.net

Today, the reading of yet another free magazine about expats' difficult life in Bangkok (« oh my gosh, does the condominium I bought belong to the upper market of the real estate industry?”) led me to spend time on two unordinary blogs. They are written by two Brits who during the last years haven’t got the opportunity to indulge themselves into luxury, although they stay in the infamous “Bangkok Hilton”… in Bangkok of course. That may seem paradoxical when one knows how much a room at the Hilton costs, but less when one hears that the nickname to the place in thaï is “The Big Tiger”, as it eats men alive… It actually is the Bangkwang prison, a high security penitentiary in the outskirts of Bangkok that may rival French prisons when it comes to overcrowded jails, but leaves them behind in terms of unsanitary conditions of living. In this prison live a number of Westerners, most of them caught carrying drugs and sentenced to vertiginous sentences. For example: 30 years for around 100 grams of amphetamines or others opiate substances with questionable virtues… There are also many Thaï, Lao, Burmese, Cambodian etc. people - around 8000 prisoners for a building conceived for around 3500 detainees.
I had read before today that it had nearly become “trendy” for Westerners to come pay a visit to their fellow citizens behind the bars and electrified barbed wires of this prison, and you likely saw some movies about this topic. I don’t know whether this judgment was made by people knowing a prison from the inside. Are 30 years the right amount of time to grow away from one’s mistakes at 20, or the time to end broken in pieces as old age begins?...
Whatever one may think about it, you may find interesting to read these blogs, which make a bit more tangible the life inside the jail, let you know about the executioner's life (there is death penalty in Thailand), or display drawings smuggled out of the place.

The addresses:
http://www.steveatbangkwang.bravehost.com
http://scottsbangkwangtime.net