dimanche 27 juillet 2008

Vie de merde


"Quand on tue le cochon, tout le monde est content, sauf le cochon..."

Vous vous sentez d’humeur morose aujourd’hui ? Je ne peux m’empêcher de vous suggérer d’aller jeter un œil sur ce site aux vertus régénératrices – même si le nom en choquera peut-être certains :

http://www.viedemerde.fr

Alors, puisque chacun est libre d’y aller de sa petite histoire, allons-y (!) :

Dimanche 6 avril 2008, Tha Khek.

Il est 6h15, je me lève très fatigué. J’ai passé la journée précédente, de 6h45 à 1h30 du matin, à mourir de chaud devant mon ordinateur. Nous sommes en pleine saison sèche. J’ai pu écrire 3 rapports, mais il doit bien en rester encore 42 à faire, à des degrés variables de retard…

Je quitte les lieux où je dormais depuis quelques jours. Dehors, il n’y a pas de tuk-tuk - une petite « carriole » arrimée à une moto, le taxi le plus courant au Laos - pour m’emmener à la gare de bus. Les rares qui passent sont pleins.

Après 10 minutes, un véhicule libre arrive enfin et accepte de me prendre. Pour partager la petite partie « passager » avec moi, une tête de vache fraichement découpée et deux jambes. Du sang coule doucement sur le marchepied...

Surprise, la course est gratuite :-) Mais le chauffeur ne m’emmène pas vers la gare, mais dans la direction opposée, à un endroit où je pourrais peut-être trouver un autre véhicule qui pourra bien lui me conduire à destination ;-(.

La course n’est pas donnée, et ce nouveau véhicule roule aussi lentement que… que… songez à l’inverse de la vitesse du train des réformes sous la présidence sarkozienne. La station de bus est à plusieurs kilomètres.

In extrémis, j’attrape le bus alors qu’il a déjà quitté la gare. Je suis heureux de partir finalement dans les temps pour atteindre mon prochain point de chute quelques heures plus tard. Le bus s’arrête juste après le carrefour suivant et se met à poireauter 20 minutes pour attendre d’hypothétiques passagers supplémentaires…

Après avoir enfin quitté la ville, je reçois un coup de téléphone auquel je ne comprends rien à cause du bruit du moteur, des coups de klaxon incessants, de la musique éraillée et à plein volume.

Le bus s’arrête à nouveau pour faire le plein, puis à nouveau ¾ d’heure pour je ne sais quelle raison.

Il y a si peu d’espace entre les sièges que je ne peux pas tenir assis sans placer mes genoux en diagonale et occuper l’espace de deux personnes. Le bus est plein et un dernier passager vient s’asseoir à côté de moi.

J’ai déjà presque 1h30 de retard alors que j’ai à peine quitté mon lieu de départ.

Vie de merde… :o)


Killing the pig makes everybody happy… but the pig…


Feel depressed today? A French website provides a nice remedy to unhappy days by collecting anecdotes of shitty events. Its name, “vie de merde” literally translates as “shitty life”. The address is the following one:

http://www.viedemerde.fr

Since anyone is allowed to witness their own shitty life, here is my own recent story (!) :

Sunday, April 5, 2008, Tha Khek.

I woke up very tired at 6:15am. I spent the previous day, from 6h45am to 1:30am dying from heat in front of my computer. Dry season hits me badly. I somehow managed to write 3 reports, but there might be still up to 42 in the pile, being late to various degrees…

I left the place where I had been sleeping the last days. Outside in the streets, there is no tuk-tuk – a small carriage behind a motorbike which is as close as Laos could produce for a cab – to take me to the bus station. The few vehicles that I see are full.

After 10 minutes, a free tuk-tuk finally comes up and agrees to take me. To share the passenger space with me, the head of a cow and 2 legs, all freshly cut, lie at my feet. Blood slowly drips on the step.

Happy surprise, the ride is free :-) However, the driver doesn’t take me to the bus station, but in the opposite direction, to a location where I might find available vehicles... ;-(.

The ride isn’t cheap, and this new driver drives as fast as… as… just think to the train of reforms under the new French presidency, and reverse its speed. The bus station is several kilometers away…

In extremis, I catch the bus although it already had left the station. I feel relieved I can still leave the city on time and reach my next appointment in a few hours. The bus stops just after the next crossroads, and starts waiting 20 minutes for hypothetical additional passengers…

After finally leaving Tha Khek, I receive a phone call which I cannot understand at all, as it is lost in the noise of the engine, the repetitive blows of horn and the raucous and deafening music.

The bus stops once again to fill its tank, then another 45 minutes for I don’t know which reason.

There is so little space between seats that I cannot sit without putting my knees in diagonal and occupying the space of two people. The bus is full and a last passenger comes to seat next to me.

I am already 1h30 late but just left the departure point.

Shitty life… :o)

Je vais peut-être me renseigner ailleurs...

Une agence de voyage à Phnom Penh...

Agence de voyages "Tous sévices compris..."

I am perhaps going to try another place... (for a French speaker reading some English, this can be understood as: "Travel agency, all abuses included...")

samedi 26 juillet 2008

Si on peut plus s'amuser...


"S'il vous plait ne jetez pas vos poubelles ou vos affaires par la fenêtre..."
(Spring Guest House, Phnom Penh)

It's becoming hard to have fun these days...

dimanche 13 juillet 2008

A nice if not scary butterfly...



























The butterfly counts not months but moments, and has time enough...
Rabindranâth Tagore

Vie pratique

1er prix du concours "Design et vie de tous les jours", organisé à Ranong entre les élèves des Ecoles Normales Supérieures de Lyon, Paris et Cachan - qui a dit qu'ils n'avaient pas le sens pratique ?...

1st price of the contest "Design and everyday life" opposing students from French most famous research and engineer schools - who said these guys have no practical sense?...

vendredi 11 juillet 2008

Du remplissage des prothèses de locomotion autotractées… (About the filling of self-towed locomotion prosthesis…)

Vous vous appelez Magali, Anne ou Céline – ou encore Ignace ou Perséphone – et vous êtes ergonome. Ergonome spécialisé dans les interfaces homme-machine, du côté afférences des prothèses de locomotion autotractée. Dans le langage de l’homme de la piste – bien plus courant au Laos que celui de la rue –, vous disposez des sièges dans une voiture pour qu’on puisse s’asseoir dessus (j’ai fait ergonome en 2nde longue vivante, je peux faire la traduction).
Vous aimez votre métier, et passez de longues heures à soigner les dimensions de vos interfaces – pardon sièges - à la morphologie dorsale humaine. Pour vous, il n’est qu’une seule religion, qu’une seule chose sûre en ce bas monde : 1 siège, c’est 1 paire de fesses, et pas 2…

8h30 - Le chauffeur laotien vous regarde. Il vous regarde avec attention, et à l’évidence avec sympathie, mais il ne vous comprend pas. Vos gesticulations et vos implorations le dépassent. Il faut dire que l’ergonomie est un concept assez récent au Laos, pour ne pas dire inexistant. Vaste et profond est le fossé culturel qui vous sépare en cet instant. En effet, plutôt pour lui que de se perdre en réflexions interfacielles, il est plutôt temps d’effectuer le trajet Tha Khek-Savannakhet, celui auquel il se consacre habituellement. Pour remplir sa tâche, il dispose d’un petit van de 12 places, avec 4 rangées de sièges. Au volant de sa prothèse de locomotion autotractée, il a l’habitude de naviguer entre les buffles, les vaches et les poulets pour amener sa clientèle d’un marché à l’autre. Les passagers arrivent généralement par petites vagues, entassent quelques bagages sur le toit, et s’installent à l’intérieur de l’habitacle…

Vous abaissez vos paupières et vous remémorez les incroyables événements qui viennent de défiler devant vos yeux...

8h15 - 11 passagers ont déjà manifesté leur volonté d’accompagner le chauffeur. Vous avez soupiré d’aise : vous n’allez même pas avoir à attendre jusqu’à la demie pour entamer votre périple. Curieusement toutefois, le chauffeur n’a pas semblé l’entendre de cette oreille…
8h18 - Un nouveau voyageur s’est fait connaître, qui s’est installé à côté des 3 voyageurs de la rangée de sièges du fond. Vous avez senti votre glotte faire péniblement un aller-retour dans votre gorge : mais comment se sont-ils assis ? Le postérieur entre deux sièges ?
8h19 - Vous avez à peine eu le temps de calmer votre respiration, qui s’était faite haletante, que deux autres candidates à la traversée se sont avancées. Pour s’installer sur le toit ? Non ! Elles sont venues se caler sur les 2ème et 3ème rangées…
8h23 - Une éruption cutanée a vu le jour sur vos avant-bras sous l’effet du courroux. Déjà 15 personnes dans le véhicule !
8h26 - Vous avez une première fois renoncé à vos sens visuels pour vous soustraire à l’innommable…


8h42 - Le van s’ébranle lourdement. 1 grand-mère, 1 femme dans la force de l’âge et un jeune homme sont venus compléter l’équipage. Ils ont trouvé à se glisser dos à la route devant les passagers de la 2nde rangée de sièges. Votre tête tourne, peuplée de schémas ergonomiques défaillants :


Entasser plus pour gagner plus… Un passager de perdu, dix de retrouvés… Il ne faut pas vendre la peau du passager avant de l’avoir tué. Vertiges…

La conduite est lourde. Quand un troupeau de ruminants se dresse en travers du passage, le freinage est douloureusement long. Vous croisez un groupe de laotiens occupés à faire entrer 23 chevaux dans une deux-places, sous l’œil d’un jury en habits du dimanche. Vous voulez leur crier qu’ils n’ont pas compris, que le record français est en fait de 22 personnes dans une deux-chevaux et non l’inverse, mais votre chauffeur a le pied rivé au plancher. Votre voix se perd dans le brouhaha de l’asphalte rongée par les aspérités des pneus du véhicule… Peut-être tout cela n’est-il qu’un vaste concours, un reste de l’époque coloniale et de ses exploits surannés ?

Las ! L’ergonomie, cette science destinée à soigner les hommes, oublie parfois l’essentiel. C’est l’arrêt à la pompe à l’entrée de Savannakhet qui vous ramène à la raison, juste après que votre chauffeur a collecté de ses clients les fonds nécessaires pour remplir le réservoir. Le prix de l’or noir ces jours-ci a raison de l’ergonomie fessière. Si votre conducteur n’entassait pas ses passagers avant de s’installer au volant, sa petite entreprise irait vite à volo… Une défaite de plus de la science face aux dures lois économiques…


Your name is Shakira, Britney or Beyonce – or Persephone or Ignacio – and you’re an ergonomist. An ergonomist specializing in human-machine interface, on the side of the afferences of self-towed locomotion prosthesis. In the words of the man of the track – who one meets much more frequently in Laos than the man of the street –, you arrange seats in a car in order for passengers to sit on them (since I studied ergonomics as a second language, I can provide an approximate translation). You like your job, and happily spend endless hours to carefully adjust the dimensions of your interfaces – sorry, seats – to the dorsal human morphology. For you, there is only one religion, only one thing that one can take for certain under the Sky: one seat is made for one butt, not two…

8h30 – The Laotian driver looks at you. He looks at you carefully and obviously with sympathy, but he doesn’t understand you. Your gesticulations and supplications are just too hermetic for him. Well, it should be here reminded that ergonomics is a rather new concept in Laos, if not still inexistent. Large and deep is the cultural gap that separates you at this very moment. Indeed for the driver, rather than time to lose himself in interfacial thoughts, it is time to leave for the journey between Tha Khaek and Savannakhet, the one he daily takes care of. To achieve his mission, he owns a small van with 4 rows of 3 seats. At the wheel of his self-towed locomotion prosthesis, he is used to drive between buffaloes, cows and chicken to bring his customers from one market to the other. Waves of customers usually arrive one after the other at his vehicle, pile some luggage on the roof and take their seats inside the passenger cell…
You close your eyelids and remember the unbelievable events that have just unfolded in front of your eyes…

8h15 – 11 passengers have already made known their wish to go with the driver. You sigh of relief: you won’t even have to wait until 8h30 for the journey to start. Curiously though, the driver doesn’t seem to reach the same conclusion…
8h18 – A new customer has arrived, who sits next to the 3 passengers on the last row. You feel your glottis go up and down uneasily in your throat: but how the hell did they seat together? Bottoms between two seats?
8h19 – There was barely enough time to calm down your breathing, panting after two new candidates for the ride came to the driver. Are they going to seat on the roof? No! They make their way to the second and third rows…
8h23 – Buttons have erupted on the skin of your forearms out of despair and wrath. Already 15 people in the vehicle!
8h26 – For the first time, you have turned off your visual senses to shield yourself from the unthinkable…

8h42 – The van starts his journey painstakingly. A grandmother, a mature woman and a young man have completed the crew. They managed to enter the cockpit by facing the passengers of the second row of seats. Your head is spinning; faulty ergonomic schemes saturate your thoughts:

(Classical style – Lao style)

Packing more to earn more… There are plenty of passengers in the sea… Don’t count your passengers before they’re hatched… Vertigo…

The driving is heavy. When a herd of ruminants appears in the middle of the way, the braking is painfully slow. Your eyes meet a group of Laotians on the side of the road. They’re busy trying to push 23 horses into a 2-seat car, in front of a jury in their Sunday best. You want to yell and tell them that they’re wrong, that the French record is in fact 22 people in a “Two Horse Power” (do you know this French car?), not the other way round. Unfortunately, the engine is roaring, and your voice is lost in the sound of asphalt eroded by the tires of the beastly vehicle (sounds like Mad Max, isn’t it? ^-^)… Maybe all this is just a contest, something left from the colonial times and their outmoded feats.

Alas! Ergonomics, this science aiming to heal Mankind’s sufferings at work, sometimes forgets what matters most. The stop at the gas station at the entrance of Savannakhet reminds you of this sad reality, a few seconds after the driver collected from his customers the fares necessary to fill up the tank. Today, the price of black gold means more than bottom ergonomics. Wouldn’t your driver cram his passengers into his van before the journey, his small business would soon be part of the past… One more defeat of science in face of the brutality of economic laws…


Réflexions arboricoles… (Thinking about trees)

Quand Sœur Marie-Catherine est arrivée en France en 1947, quittant pour la première fois son Laos natal, sa première vision du couvent de Haute-Savoie qui allait être pour un temps son chez-elle n’a pas été très joyeuse. Devant elle, les arbres du verger dépouillés par le froid hivernal lui donnaient l’impression d’un cimetière. Une de ses premières questions à la Mère Supérieure fut toute simple : « Pourquoi ne prenez-vous pas soin des arbres ici ? ». Au Laos, la plupart des plantes restent vertes toute l’année, et Sœur Catherine n’avait jamais vu l’hiver…

Il y a quelques jours, j’étais installé sur le siège passager du 4x4 d’un de mes responsables de projets. Nous roulions le long de la route qui mène de Savannakhet à Seno et sur un bord de celle-ci, j’aperçus pour la première fois les plantes qui donnent des ananas. Moi qui imaginais un arbre de bonne taille, quelle n’a pas été ma surprise de trouver des plants n’arrivant pas à mi-hauteur d’homme… Une découverte qui ne passe pas 4 pattes à un canard, me direz-vous, ni 9 pattes à une araignée d’ailleurs. Toutefois, le soir, je me pris à réfléchir à mon étonnement. Je n’avais jamais vu d’arbre à ananas avant ; pourquoi avais-je été surpris de découvrir un si petit végétal ?

A y réfléchir plus avant, en quelques dix mois ici, c’était en fait tout mon univers végétal qui s’était effondré. Les noix de cajou sont en fait des fruits ; le gros appendice gorgé de jus sucré et horriblement astringent qui les surplombe n’en est pas un lui ! Les cacahuètes poussent dans la terre, mais ne naissent pas d’un tubercule. Ce sont les fruits d’une fleur qui fane et se retourne dans la terre ! Les fruits du jacquier ne sont pas suspendus à quelques dizaines de mètres du sol, comme l’est toute noix de coco qui se respecte ; ils pendent plutôt, énormes, du tronc même des arbres qui les portent. Le bananier n’est pas un arbre, mais une plante grasse qui ne produit un régime qu’une seule fois, et donne ensuite naissance à de nombreux rejetons !

Pourquoi une telle surprise à chaque découverte ? La réponse m’a été donnée involontairement quelques jours plus tard par Sœur Marie-Catherine. J’ai réalisé, et peut-être partagerez-vous ce jugement, que j’envisageais l’arbre à ananas comme un cocotier... Comme Sœur Catherine qui peignait du vert permanent des arbres laotiens tous les vergers du monde, je concevais tous les arbres exotiques - à mes yeux - comme leur modèle le plus classique pour moi : le cocotier !

PS : Vous objecterez peut-être : à Nice, et donc en France, il y a des palmiers, et les palmiers ressemblent aux cocotiers. Et je vous répondrai : à St-Quentin dans l’Aisne, où se sont érigés mes catégories mentales et autres prototypes arborés, les deux espèces sont plutôt rares – elles ne supportent guère la neige en juillet…


When Sister Marie-Catherine arrived in France in 1947, leaving her native Laos for the first time, her first sight of the French convent that would be her home for a while was not a happy one. In front of her, the trees of the orchard stripped off by a bitter winter conveyed the emotions of a graveyard. One of her first questions to the mother superior was very simple: “why don’t you take good care of the trees here?” In Laos, most plants remain green all year round, and Sister Catherine had never seen winter before…
Some days ago, I was sitting in the front passenger seat of a pick-up, being driven along the road between Savannakhet and Seno by one of my project managers. On one side, I noticed for the first time the plants giving pineapples. I had always conceived them as very tall trees, but was very surprised to discover little insignificant things that did not reach half the size of a man… If you’re French, your comment might here be the following one: such a post doesn’t break the four legs of a duck (4-legged ducks make excellent foie gras you know…)… However, in the evening, I found myself pondering over my astonishment. I had never seen pineapple trees before; why had I been so surprised to witness such a little vegetable?
Thinking further along the way, in around 10 months in Southeast Asia, that was my entire vegetal universe which had crumbled down. Cashew nuts are in fact fruits; the large appendage on top of them, full of sweet juice but horribly astringent, isn’t! Peanuts grow in the ground, but aren’t born from a tubercle; they’re the fruits of a flower which withers and rolls back to the ground! Jackfruits are not suspended tens of meters above the ground like any coconut with a decent attitude; they just hang, huge and placid, from the trunk of the trees bearing them! The banana tree is not a tree, but a succulent that only gives one bunch, then dies after giving birth to a handful of descendants!
Why such a surprise? The answer was involuntarily offered by Sister Marie-Catherine a few days later. I realized, and maybe you’ll share this feeling, that I saw pineapple trees as coconut trees. Just like Sister Catherine who would paint in the evergreen color of Laotian trees all the orchards of the world, I thought of all exotic – to my eyes – trees as their most prototypic example to me: the coconut tree!

P.S.: You’ll perhaps raise the following argument: in Nice, and therefore in France, there are palm trees, and palm trees look very much like coconut trees! But I’ll then answer you: in St-Quentin, far far in northern France, among polar bears and orcas, where my mental categories and other tree prototypes were built, the two species are rather rare – they don’t bear snow in July…

Bienvenue !

En m'inspirant d'une phrase découverte au dos du menu d'un petit restaurant de Savannakhet au Laos, je vous dirai simplement et avec joie :

Thank you so much very people tourist come to my bloug !

En espérant qu'il suscite votre intérêt, et quels sourires aussi...


Getting inspiration from a sentence discovered on the back of the menu of a small restaurant in Savankkahet, I simply but happily welcome you:

Thank you so much very people tourist come to my bloug !

May you find it interesting and funny...