mardi 30 septembre 2008

Le sport en Thaïlande...





Après les JO de Beijing, devant le peu de succès des athlètes thaïlandais, le Ministre du Sport aurait concédé : "nous n'avons peut-être pas les meilleures méthodes d'entrainement..."

After the Beijing Olympics, facing Thai athletes' limited success, the Sport Minister has unofficially admitted: "our training method are perhaps not that adequate..."

Quelques photos / Some pictures









Une petite Lahu est cachée parmi les petites Hmongs. Serez-vous capable de la trouver ?
A little Lahu girl is hidden among Hmong girls... Will you able to find her?

Tous ces enfants vont à la nurserie de Kiu Kaan, un village caché dans les collines au nord de Chiang Khong, dans la province thaïlandaise de Chiang Rai. La vue depuis le haut de la colline :
All go the nursery of Kiu Kaan village, a village hidden in the hills north of Chiang Khong in the Chiang Rai Province (Thailand). The landscape:


(La petite Lahu est la 4ème / The Lahu girl is the fourth one ^-^)

dimanche 7 septembre 2008

John is back... mais sans le son... (Mute John is back)

Il y a quelques mois, les muscles se sont raidis de nouveau, des cervelles ont volé en éclats. Les regards se sont fait sombres, et des mots acérés ont fusé, secs comme des raisins :
- We want to go there to bring a change
- Are you bringin’in any weapon? (voix rauque)
- But… no of course! We’re pacifists!
- Then you will not change anything… (voix rauque et conclusive)
(Quelque chose comme ça… Je ne suis plus sûr que des répliques 2 et 4…)

John était de retour. Occupé à capturer des grenouilles et des crocodiles à main nue dans la région de Maesot, accompagné de son fidèle écuyer Thomas K., il avait finalement trouvé la paix. Mais, tels ces pauvres moines grecs soumis aux affres de jeunes touristEs ayant par erreur pénétrées sur les terres de leur beau monastère du Mont Athos (violant ainsi un article de la constitution grecque qui ne l’avait pas été depuis plus de mille ans), il a subi les affres du beau sexe. Son regard a été capturé par une belle humanitaire, décidée à gagner avec ses coéquipiers quelque village de Birmanie soumis aux jeux pour le moins vils et sournois de la junte militaire au pouvoir – lancer des mines dans une rizière avant d’y envoyer courir d’innocents villageois…

Capturés avec tout leur barda par un capitaine plus sadique qu’une Laurence Boccolini en plein Maillon Faible, ces insouciants humanitaires n’ont plus qu’un espoir. Celui-ci est fort, il est beau (enfin, pas tant que ça), il sent bon le sable chaud et aussi un peu le cafard grillé. John Rambo is back, et il va tout faire péter comme en 40, en Afghanistan ou au Vietnam…

« Nous avions tellement peur, nous mettions le son au minimum ; et on éteignait la télévision au moindre bruit! »

Un peu décontenancé, j’écoute cette dame, la quarantaine bien arrivée, me raconter son histoire… Nous sommes à Kawthaung, la ville birmane la plus au sud du pays. On peut y venir facilement depuis celle de Ranong en Thaïlande. Une demi-heure de bateau et deux ou trois postes-frontières suffisent. De petites îles appartenant à la Birmanie – aussi appelé Myanmar mais la dispute linguistique reste vive - s’étalent devant nous. De nuit, des bucherons vont y couper illégalement du bois, à leurs risques et périls : l’armée n’hésite pas à ouvrir le feu si elle les surprend. C’est qu’il faut bien du bois pour alimenter les scieries thaïlandaises. Et pour donner un peu de travail aux nombreux immigrés illégaux qui y travaillent, vivent à proximité et n’ont d’autres refuges que des taudis en bois et l’alcool.

« Vous savez, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder. »

Arrêtons-nous ici un instant : alors que des producteurs ont accouché de séries télévisuelles aussi matures, engagées et réfléchies que PBLV (Plus Belle la Vie bien sûr) ou Sous le Soleil, cette dame a risqué entre 6 et 12 ans de prison pour regarder le dernier (John) Rambo… Quelques années de prison, c’est en effet le tarif pour quiconque est pris en Birmanie à regarder ce film qui circule sous le manteau. Vous conviendrez avec moi que c’est un peu cher pour visionner 1h30 durant des scènes de réel carnage, où John arrache des gorges à main nue et condamne à la réincarnation quelques bonnes centaines de militaires, le tout avec des dialogues à peine plus riches que ceux des premiers films de Chaplin…

Notre monde n'est-il pas plein de poésie ? Les critiques contre le régime qui les opprime sont si engagées que des mères de famille ne peuvent résister à la tentation de regarder John Rambo dézinguer, découper, égorger et démembrer tout ce qui passe à portée de ses puissantes mains, calleuses à force d’étouffer des crocodiles et de peler des ramboutans ? (« Quand Rambo pas content, lui toujours faire ainsi »). En pleine nuit devant leur téléviseur mis en sourdine, elles goutent au vent de liberté que fait souffler un Sylvester Stallone à son plus haut niveau de testostérone… Il y avait Charlot dans Le dictateur, il y a aujourd’hui John Rambo dans son film éponyme.



Some months ago, muscles tensed up again, brains were splattered all around. Eyes became hard, wild and glassy all of a sudden, and words sharp as knives were thrown, dry as raisins:
- We want to go there to bring a change
- Are you bringin’in any weapon? (husky voice)
- But… no of course! We’re pacifists!
- Then you will not change anything… (husky voice leaving no choice but silence as an answer)
(Something like this… I am only confident about the 2nd and 4th sentences…)
John was back. He had found peace, trapping frogs and crocodiles with bare hands in the Maesot area, bearing only the presence of his faithful companion, Thomas K. But, like poor Greek monks facing the torments brought by young female tourists walking by mistake on the sacred lands of Mount Athos (breaking an article of the Greek constitution that had been enforced for more than a thousand years), he has faced the torments of male weaknesses. His eyes have been captured by a pretty NGO staffer willing to reach a lost village in Burma with her team. Burma, where a military junta enjoys simple and healthy activities such as throwing mines in a rice field before forcing innocent villages to run through…
Captured by a military captain with sadistic tendencies only matched by TV anchors in charge of the “The Weakest Link”, these naïve humanitarians have only one hope left. He is strong, he is handsome (well… not that much), he smells good like hot sand (for those of you who would find this strange, it relates to a song by Serge Gainsbourg, “The Legionary”), but also like grilled cockroach. John Rambo is back, and he is going to blow whatever needs to be blown, just like in the good old days in Afghanistan or Vietnam…

“We were so scared; we turned the volume down to the minimum. And we would turn off the TV as soon as we heard the slightest noise!”

I feel a bit discombobulated (isn’t it a nice English word?! I just discovered it! ^-^) as I listen to the 40-something lady telling me her story. We’re in Kawthaung, Burma’s southernmost city. A city that is easy to reach from Ranong in Thailand: half an hour by boat and a few border checkpoints are all what it takes. A few small islands belonging to Burma – also called Myanmar in the midst of an international linguistic dispute – are scattered in front of us. At night, lumberjacks go there to cut wood illegally; this is dangerous business, as being discovered by the army means being shot at rather than just arrested… But wood is needed to keep Thai sawmills open, and to give work to the numerous illegal migrant workers who live nearby, finding refuge in slums and alcohol.

“You know, I could not resist the temptation of watching this movie.”

Let’s stop here for a while: despite the fact that TV channels have produced such mature, committed and intellectual programs as “Date my Mom” or “Pimp my ride”, this lady risked between 6 and 12 years of jail to watch the latest (John) Rambo… A few years of jail, that is indeed the fare for whoever is caught in Burma watching this illicit movie. I think you’ll agree with me that this is a bit expensive to witness 90 minutes of scenes of true carnage, where snappy John tears off throats with his bare hands and condemns hundreds of brainless militaries to reincarnation, all this wrapped in dialogues only slightly richer than those of the first Charlie Chaplin movies…

Aren’t we living in a world full of poetry? The criticisms against the Burmese regime that oppresses them are so vivid and committed that some mothers cannot resist the temptation to watch John Rambo machine-gun, cut the throat of or dismember whatever comes in reach of his powerful hands, calloused by the smothering of crocodiles and the peeling of hairy litchis. In the darkest hours of the night, in front of their mute TV set, they feel the wind of freedom blown by a Silvester Stallone at his highest level of testosterone. There once was Charlot in the Great Dictator, today there is John Rambo in the eponymous movie.



lundi 18 août 2008

Des arts de la table... (Laotian cuisine)

La baronne Staff, princesse des bonnes manières du 20ème siècle, vous présente aujourd’hui : la dégustation de mangue à la laotienne…

Comme la Thaïlande voisine, le Laos abrite une colossale diversité de fruits. Six ou sept espèces de bananes le disputent au fruit du jacquier, au ramboutan ou au fruit du dragon. Plusieurs espèces de mangues sont également de la partie, de la mangue verte sombre et allongée à la petite mangue œuf – appelée mak muang khai – plus ronde et vert pomme. Oubliez ici la mangue de l’espèce Carrefour, qui est à la mangue laotienne ce qu’est selon Marianne James la Star Academy à Graine de Star : un ersatz dénué de toute saveur…
Les mangues oeuf, c’est bon mais ça tâche… Face à la sophistication des us et coutumes laotiens, comment s’en sortir avec les honneurs ? La solution m’a été révélée il y a quelques temps…
Prenez la mangue d’une main – ou d’un pied si votre dextérité pédestre égale votre prestance manuelle - et à l’aide d’un couteau tenu dans votre autre main, pratiquez une ouverture de dimension moyenne perpendiculairement au plus grand diamètre de la sphère que forme le fruit… Pressez d’une main ferme et néanmoins souple, afin d’éjecter le noyau du fruit. Vous êtes alors à mi-chemin…
Tendez le bras pour vous saisir d’un peu de riz gluant – le fameux khaw niaw. Roulez-le de façon à former une petite boulette, et enfournez-la dans le fruit offert. Ecrasez un peu l’objet composite, et portez-le à votre bouche afin d’en dévorer le contenu composite, mais tout en retenue…
Bien sûr, cela tâche au final tout autant que de peler le fruit au couteau, MAIS vous êtes maintenant à-moitié laotien…

Pour les plus aventureux, notez qu’il est apparemment possible de réaliser une opération tout à fait similaire avec un cochon d’Inde… Reprenons donc : prenez un cochon d’Inde d’une main – ou d’un pied…


The baroness Staff, queen of the good manners of the 20th century, today proudly presents: the tasting of mango, Laotian way…

Like neighboring Thailand, Laos hosts an incredible diversity of fruits. Six or seven species of bananas compete with jackfruits, hairy litchis or dragon fruits. Several species of mango are also to be tasted, from the dark green and elongated variety to the small egg mango – mak muang khai in Lao – rounder and apple green. Forget here for a while the Wallmart or Carrefour sort of mango, which is to the Lao mango what according to you teenage daughter Shakira is to Britney Spears: an ersatz deprived of the slightest flavor…

Egg mangos taste good, but easily make one dirty. Facing the refinement of the Lao ways and customs, how to pull through? The answer was revealed to me a few weeks ago…
Take the mango in one hand – or in one foot if your pedestrian dexterity amounts to your manual agility – and with a knife hold in your other hand, do make a medium-sized opening perpendicular to the largest diameter of the sphere. Then, squeeze with a confident yet supple hand, in order to eject the kernel of the fruit. You’re half-way done...
Grasp some glutinous rice - the infamous khaw niaw. Roll it to make a small ball, and stuff it in the offered fruit. Squash the composite object, and bring it to your mouth to eat it, but with a light restraint…
Of course, it will dirty as much as if one would peel the fruit with a knife, BUT, and that is very significant, you now are half-Laotian…

For the most adventurous of you, please take notice that it seems possible to “perform” a very similar recipe with a Guinea pig… Let’s therefore summarize it: take a Guinea pig in one hand – or in one foot…




lundi 11 août 2008

Un petit texte bouddhiste...




My heart seeks the Dharma


This is me.

Every day, every night, I stand, I walk, I sleep, I sit.
Father and mother teach me;
I listen attentively.

Clouds scatter across the sky.
Winds suddenly blow my way,
making me cool and comfortable.
Mother teaches me to stay cool,
like the wind.


Sunrays beat down!

Sunrays beat down,
making me hot
as though surrounded by fire.
Father teaches me
that the mind must be calm.

Clouds darken.

Rain sprinkles refreshingly.
Mother teaches me
that no one can avoid wetness
when touching water.

Falling leaves rustle to the ground.
Winter winds chill my heart.
Father teaches me
that the bitter cold does not last long.
It always passes.

When meeting a bully,
so arrogant and scary,
acting bigger than anyone.
Mother teaches me
to keep the mind tolerant.

Some people flatter
and plead with sweet words,
making the heart waver.
Father teaches me
not to be deceived.

Time passes.
Days and nights pass.
Words that mother taught,
Words that father taught,
sink deep into my mind.

Cool
Hot
Wet
Cold
Painful
Glad
Mother and father have taught me
to understand and remember.

Days and nights pass
I grow bigger.
Mother and father are proud,
because above all else
my heart seeks the Dharma.

Mon cœur cherche le Dharma

C’est moi.
Chaque jour, chaque nuit,
Je me tiens debout, je marche, je dors, je me tiens assis.
Père et Mère m’enseignent ;
J’écoute attentivement.

Les nuages moutonnent à travers le ciel.
Le vent se met soudain à souffler dans ma direction,
Il m’apaise et je me sens bien.
Ma mère m’apprend
A rester paisible, comme le vent.

Les rayons du soleil frappent avec force !

Les rayons du soleil frappent avec force
et j’éprouve la chaleur
Comme encerclé par le feu.
Mon père m’enseigne
que l’esprit doit être calme.

Les nuages s’assombrissent.
La pluie qui tombe apporte la fraicheur.
Ma mère m’apprend
Qu’il est illusoire de rester sec
Au contact de l’eau.

Les feuilles qui tombent bruissent sur le sol.
Les vents de l’hiver glacent mon cœur.
Mon père m’enseigne
que le froid mordant ne dure pas longtemps.
Il finit toujours par passer.

Parfois je rencontre une petite brute
Arrogante et effrayante
Voulant paraître plus gros que le bœuf.
Ma mère m’enseigne
A garder un esprit tolérant.

Certains flattent
Supplient avec des mots sucrés,
Et font vaciller le cœur.
Mon père m’apprend
A ne pas me laisser tromper.

Le temps passe.
Les jours et les nuits passent.
Les mots que ma mère m’a appris
Les mots que mon père m’a appris
Gagnent les profondeurs de mon esprit.

Calme
Chaleur
Humidité
Froid
Souffrance
Satisfaction
Ma mère et mon père m’ont appris
A comprendre et ne pas oublier.

Les jours et les nuits passent
Je grandis.
Ma mère et mon père sont fiers de moi,
Parce qu’en amont de toute chose
mon cœur cherche le Dharma.

vendredi 1 août 2008

Le Grand Tigre

Aujourd’hui, la lecture d’un magazine gratuit sur la vie d’expatrié à Bangkok (« mon Dieu, le condominium que j’ai acheté fait-il partie du fleuron de la real estate industry ? ») m’a amené à parcourir 2 blogs un peu particuliers. Ils sont écrits par des Britanniques qui n’ont guère l’occasion de baigner dans le luxe, bien qu’ils séjournent au célèbre « Bangkok Hilton »… à Bangkok bien sûr. Ceci semble quelque peu paradoxal quand on connait le prix des chambres dans les hôtels Hilton, mais moins quand l’on sait que le surnom thaï des lieux est lui « Le Grand Tigre », parce qu’il s’agit d’un endroit qui dévore les hommes vivants… Il s’agit en fait de la prison de Bangkwang, un établissement pénitentiaire de haute sécurité dans les faubourgs de Bangkok qui peut rivaliser avec les prisons françaises en termes de surpopulation, mais les dépasse de très loin quant à la médiocrité des conditions de détention. Dans cette prison se retrouvent bon nombre d’Occidentaux, arrêtés le plus souvent en possession de drogue et condamnés à des peines vertigineuses. Exemple : 30 ans pour une centaine de grammes de pilules d’amphétamines ou de dérivés opiacés aux vertus douteuses… Il y a aussi beaucoup de Thaïlandais, de Laotiens, de Birmans, de Cambodgiens etc. 8000 détenus environ, pour 3500 places ;
J’avais lu dans le passé qu’il était presque devenu « à la mode » pour les Occidentaux de venir rendre visite à leurs compatriotes enfermés derrière les murs et les grillages électrifiés de cette prison, et vous avez même sûrement vu quelques films sur le sujet. Je ne sais pas si ce jugement était le fait de personnes qui sont déjà rentrées dans une prison. Est-ce que 30 ans est vraiment le temps nécessaire pour se détacher de ses bêtises de 20 ans, ou plutôt celui pour finir en morceaux à l’entrée de la vieillesse ?… Quoi qu’il en soit, si vous lisez l’anglais, vous serez peut-être intéressé par la lecture de ces blogs, qui précisent un peu les conditions de détention, parlent de la vie du bourreau de la prison (la peine de mort est en place en Thaïlande) ou présentent des dessins des détenus.

Les adresses :
http://www.steveatbangkwang.bravehost.com
http://scottsbangkwangtime.net

Today, the reading of yet another free magazine about expats' difficult life in Bangkok (« oh my gosh, does the condominium I bought belong to the upper market of the real estate industry?”) led me to spend time on two unordinary blogs. They are written by two Brits who during the last years haven’t got the opportunity to indulge themselves into luxury, although they stay in the infamous “Bangkok Hilton”… in Bangkok of course. That may seem paradoxical when one knows how much a room at the Hilton costs, but less when one hears that the nickname to the place in thaï is “The Big Tiger”, as it eats men alive… It actually is the Bangkwang prison, a high security penitentiary in the outskirts of Bangkok that may rival French prisons when it comes to overcrowded jails, but leaves them behind in terms of unsanitary conditions of living. In this prison live a number of Westerners, most of them caught carrying drugs and sentenced to vertiginous sentences. For example: 30 years for around 100 grams of amphetamines or others opiate substances with questionable virtues… There are also many Thaï, Lao, Burmese, Cambodian etc. people - around 8000 prisoners for a building conceived for around 3500 detainees.
I had read before today that it had nearly become “trendy” for Westerners to come pay a visit to their fellow citizens behind the bars and electrified barbed wires of this prison, and you likely saw some movies about this topic. I don’t know whether this judgment was made by people knowing a prison from the inside. Are 30 years the right amount of time to grow away from one’s mistakes at 20, or the time to end broken in pieces as old age begins?...
Whatever one may think about it, you may find interesting to read these blogs, which make a bit more tangible the life inside the jail, let you know about the executioner's life (there is death penalty in Thailand), or display drawings smuggled out of the place.

The addresses:
http://www.steveatbangkwang.bravehost.com
http://scottsbangkwangtime.net

dimanche 27 juillet 2008

Vie de merde


"Quand on tue le cochon, tout le monde est content, sauf le cochon..."

Vous vous sentez d’humeur morose aujourd’hui ? Je ne peux m’empêcher de vous suggérer d’aller jeter un œil sur ce site aux vertus régénératrices – même si le nom en choquera peut-être certains :

http://www.viedemerde.fr

Alors, puisque chacun est libre d’y aller de sa petite histoire, allons-y (!) :

Dimanche 6 avril 2008, Tha Khek.

Il est 6h15, je me lève très fatigué. J’ai passé la journée précédente, de 6h45 à 1h30 du matin, à mourir de chaud devant mon ordinateur. Nous sommes en pleine saison sèche. J’ai pu écrire 3 rapports, mais il doit bien en rester encore 42 à faire, à des degrés variables de retard…

Je quitte les lieux où je dormais depuis quelques jours. Dehors, il n’y a pas de tuk-tuk - une petite « carriole » arrimée à une moto, le taxi le plus courant au Laos - pour m’emmener à la gare de bus. Les rares qui passent sont pleins.

Après 10 minutes, un véhicule libre arrive enfin et accepte de me prendre. Pour partager la petite partie « passager » avec moi, une tête de vache fraichement découpée et deux jambes. Du sang coule doucement sur le marchepied...

Surprise, la course est gratuite :-) Mais le chauffeur ne m’emmène pas vers la gare, mais dans la direction opposée, à un endroit où je pourrais peut-être trouver un autre véhicule qui pourra bien lui me conduire à destination ;-(.

La course n’est pas donnée, et ce nouveau véhicule roule aussi lentement que… que… songez à l’inverse de la vitesse du train des réformes sous la présidence sarkozienne. La station de bus est à plusieurs kilomètres.

In extrémis, j’attrape le bus alors qu’il a déjà quitté la gare. Je suis heureux de partir finalement dans les temps pour atteindre mon prochain point de chute quelques heures plus tard. Le bus s’arrête juste après le carrefour suivant et se met à poireauter 20 minutes pour attendre d’hypothétiques passagers supplémentaires…

Après avoir enfin quitté la ville, je reçois un coup de téléphone auquel je ne comprends rien à cause du bruit du moteur, des coups de klaxon incessants, de la musique éraillée et à plein volume.

Le bus s’arrête à nouveau pour faire le plein, puis à nouveau ¾ d’heure pour je ne sais quelle raison.

Il y a si peu d’espace entre les sièges que je ne peux pas tenir assis sans placer mes genoux en diagonale et occuper l’espace de deux personnes. Le bus est plein et un dernier passager vient s’asseoir à côté de moi.

J’ai déjà presque 1h30 de retard alors que j’ai à peine quitté mon lieu de départ.

Vie de merde… :o)


Killing the pig makes everybody happy… but the pig…


Feel depressed today? A French website provides a nice remedy to unhappy days by collecting anecdotes of shitty events. Its name, “vie de merde” literally translates as “shitty life”. The address is the following one:

http://www.viedemerde.fr

Since anyone is allowed to witness their own shitty life, here is my own recent story (!) :

Sunday, April 5, 2008, Tha Khek.

I woke up very tired at 6:15am. I spent the previous day, from 6h45am to 1:30am dying from heat in front of my computer. Dry season hits me badly. I somehow managed to write 3 reports, but there might be still up to 42 in the pile, being late to various degrees…

I left the place where I had been sleeping the last days. Outside in the streets, there is no tuk-tuk – a small carriage behind a motorbike which is as close as Laos could produce for a cab – to take me to the bus station. The few vehicles that I see are full.

After 10 minutes, a free tuk-tuk finally comes up and agrees to take me. To share the passenger space with me, the head of a cow and 2 legs, all freshly cut, lie at my feet. Blood slowly drips on the step.

Happy surprise, the ride is free :-) However, the driver doesn’t take me to the bus station, but in the opposite direction, to a location where I might find available vehicles... ;-(.

The ride isn’t cheap, and this new driver drives as fast as… as… just think to the train of reforms under the new French presidency, and reverse its speed. The bus station is several kilometers away…

In extremis, I catch the bus although it already had left the station. I feel relieved I can still leave the city on time and reach my next appointment in a few hours. The bus stops just after the next crossroads, and starts waiting 20 minutes for hypothetical additional passengers…

After finally leaving Tha Khek, I receive a phone call which I cannot understand at all, as it is lost in the noise of the engine, the repetitive blows of horn and the raucous and deafening music.

The bus stops once again to fill its tank, then another 45 minutes for I don’t know which reason.

There is so little space between seats that I cannot sit without putting my knees in diagonal and occupying the space of two people. The bus is full and a last passenger comes to seat next to me.

I am already 1h30 late but just left the departure point.

Shitty life… :o)

Je vais peut-être me renseigner ailleurs...

Une agence de voyage à Phnom Penh...

Agence de voyages "Tous sévices compris..."

I am perhaps going to try another place... (for a French speaker reading some English, this can be understood as: "Travel agency, all abuses included...")

samedi 26 juillet 2008

Si on peut plus s'amuser...


"S'il vous plait ne jetez pas vos poubelles ou vos affaires par la fenêtre..."
(Spring Guest House, Phnom Penh)

It's becoming hard to have fun these days...

dimanche 13 juillet 2008

A nice if not scary butterfly...



























The butterfly counts not months but moments, and has time enough...
Rabindranâth Tagore

Vie pratique

1er prix du concours "Design et vie de tous les jours", organisé à Ranong entre les élèves des Ecoles Normales Supérieures de Lyon, Paris et Cachan - qui a dit qu'ils n'avaient pas le sens pratique ?...

1st price of the contest "Design and everyday life" opposing students from French most famous research and engineer schools - who said these guys have no practical sense?...

vendredi 11 juillet 2008

Du remplissage des prothèses de locomotion autotractées… (About the filling of self-towed locomotion prosthesis…)

Vous vous appelez Magali, Anne ou Céline – ou encore Ignace ou Perséphone – et vous êtes ergonome. Ergonome spécialisé dans les interfaces homme-machine, du côté afférences des prothèses de locomotion autotractée. Dans le langage de l’homme de la piste – bien plus courant au Laos que celui de la rue –, vous disposez des sièges dans une voiture pour qu’on puisse s’asseoir dessus (j’ai fait ergonome en 2nde longue vivante, je peux faire la traduction).
Vous aimez votre métier, et passez de longues heures à soigner les dimensions de vos interfaces – pardon sièges - à la morphologie dorsale humaine. Pour vous, il n’est qu’une seule religion, qu’une seule chose sûre en ce bas monde : 1 siège, c’est 1 paire de fesses, et pas 2…

8h30 - Le chauffeur laotien vous regarde. Il vous regarde avec attention, et à l’évidence avec sympathie, mais il ne vous comprend pas. Vos gesticulations et vos implorations le dépassent. Il faut dire que l’ergonomie est un concept assez récent au Laos, pour ne pas dire inexistant. Vaste et profond est le fossé culturel qui vous sépare en cet instant. En effet, plutôt pour lui que de se perdre en réflexions interfacielles, il est plutôt temps d’effectuer le trajet Tha Khek-Savannakhet, celui auquel il se consacre habituellement. Pour remplir sa tâche, il dispose d’un petit van de 12 places, avec 4 rangées de sièges. Au volant de sa prothèse de locomotion autotractée, il a l’habitude de naviguer entre les buffles, les vaches et les poulets pour amener sa clientèle d’un marché à l’autre. Les passagers arrivent généralement par petites vagues, entassent quelques bagages sur le toit, et s’installent à l’intérieur de l’habitacle…

Vous abaissez vos paupières et vous remémorez les incroyables événements qui viennent de défiler devant vos yeux...

8h15 - 11 passagers ont déjà manifesté leur volonté d’accompagner le chauffeur. Vous avez soupiré d’aise : vous n’allez même pas avoir à attendre jusqu’à la demie pour entamer votre périple. Curieusement toutefois, le chauffeur n’a pas semblé l’entendre de cette oreille…
8h18 - Un nouveau voyageur s’est fait connaître, qui s’est installé à côté des 3 voyageurs de la rangée de sièges du fond. Vous avez senti votre glotte faire péniblement un aller-retour dans votre gorge : mais comment se sont-ils assis ? Le postérieur entre deux sièges ?
8h19 - Vous avez à peine eu le temps de calmer votre respiration, qui s’était faite haletante, que deux autres candidates à la traversée se sont avancées. Pour s’installer sur le toit ? Non ! Elles sont venues se caler sur les 2ème et 3ème rangées…
8h23 - Une éruption cutanée a vu le jour sur vos avant-bras sous l’effet du courroux. Déjà 15 personnes dans le véhicule !
8h26 - Vous avez une première fois renoncé à vos sens visuels pour vous soustraire à l’innommable…


8h42 - Le van s’ébranle lourdement. 1 grand-mère, 1 femme dans la force de l’âge et un jeune homme sont venus compléter l’équipage. Ils ont trouvé à se glisser dos à la route devant les passagers de la 2nde rangée de sièges. Votre tête tourne, peuplée de schémas ergonomiques défaillants :


Entasser plus pour gagner plus… Un passager de perdu, dix de retrouvés… Il ne faut pas vendre la peau du passager avant de l’avoir tué. Vertiges…

La conduite est lourde. Quand un troupeau de ruminants se dresse en travers du passage, le freinage est douloureusement long. Vous croisez un groupe de laotiens occupés à faire entrer 23 chevaux dans une deux-places, sous l’œil d’un jury en habits du dimanche. Vous voulez leur crier qu’ils n’ont pas compris, que le record français est en fait de 22 personnes dans une deux-chevaux et non l’inverse, mais votre chauffeur a le pied rivé au plancher. Votre voix se perd dans le brouhaha de l’asphalte rongée par les aspérités des pneus du véhicule… Peut-être tout cela n’est-il qu’un vaste concours, un reste de l’époque coloniale et de ses exploits surannés ?

Las ! L’ergonomie, cette science destinée à soigner les hommes, oublie parfois l’essentiel. C’est l’arrêt à la pompe à l’entrée de Savannakhet qui vous ramène à la raison, juste après que votre chauffeur a collecté de ses clients les fonds nécessaires pour remplir le réservoir. Le prix de l’or noir ces jours-ci a raison de l’ergonomie fessière. Si votre conducteur n’entassait pas ses passagers avant de s’installer au volant, sa petite entreprise irait vite à volo… Une défaite de plus de la science face aux dures lois économiques…


Your name is Shakira, Britney or Beyonce – or Persephone or Ignacio – and you’re an ergonomist. An ergonomist specializing in human-machine interface, on the side of the afferences of self-towed locomotion prosthesis. In the words of the man of the track – who one meets much more frequently in Laos than the man of the street –, you arrange seats in a car in order for passengers to sit on them (since I studied ergonomics as a second language, I can provide an approximate translation). You like your job, and happily spend endless hours to carefully adjust the dimensions of your interfaces – sorry, seats – to the dorsal human morphology. For you, there is only one religion, only one thing that one can take for certain under the Sky: one seat is made for one butt, not two…

8h30 – The Laotian driver looks at you. He looks at you carefully and obviously with sympathy, but he doesn’t understand you. Your gesticulations and supplications are just too hermetic for him. Well, it should be here reminded that ergonomics is a rather new concept in Laos, if not still inexistent. Large and deep is the cultural gap that separates you at this very moment. Indeed for the driver, rather than time to lose himself in interfacial thoughts, it is time to leave for the journey between Tha Khaek and Savannakhet, the one he daily takes care of. To achieve his mission, he owns a small van with 4 rows of 3 seats. At the wheel of his self-towed locomotion prosthesis, he is used to drive between buffaloes, cows and chicken to bring his customers from one market to the other. Waves of customers usually arrive one after the other at his vehicle, pile some luggage on the roof and take their seats inside the passenger cell…
You close your eyelids and remember the unbelievable events that have just unfolded in front of your eyes…

8h15 – 11 passengers have already made known their wish to go with the driver. You sigh of relief: you won’t even have to wait until 8h30 for the journey to start. Curiously though, the driver doesn’t seem to reach the same conclusion…
8h18 – A new customer has arrived, who sits next to the 3 passengers on the last row. You feel your glottis go up and down uneasily in your throat: but how the hell did they seat together? Bottoms between two seats?
8h19 – There was barely enough time to calm down your breathing, panting after two new candidates for the ride came to the driver. Are they going to seat on the roof? No! They make their way to the second and third rows…
8h23 – Buttons have erupted on the skin of your forearms out of despair and wrath. Already 15 people in the vehicle!
8h26 – For the first time, you have turned off your visual senses to shield yourself from the unthinkable…

8h42 – The van starts his journey painstakingly. A grandmother, a mature woman and a young man have completed the crew. They managed to enter the cockpit by facing the passengers of the second row of seats. Your head is spinning; faulty ergonomic schemes saturate your thoughts:

(Classical style – Lao style)

Packing more to earn more… There are plenty of passengers in the sea… Don’t count your passengers before they’re hatched… Vertigo…

The driving is heavy. When a herd of ruminants appears in the middle of the way, the braking is painfully slow. Your eyes meet a group of Laotians on the side of the road. They’re busy trying to push 23 horses into a 2-seat car, in front of a jury in their Sunday best. You want to yell and tell them that they’re wrong, that the French record is in fact 22 people in a “Two Horse Power” (do you know this French car?), not the other way round. Unfortunately, the engine is roaring, and your voice is lost in the sound of asphalt eroded by the tires of the beastly vehicle (sounds like Mad Max, isn’t it? ^-^)… Maybe all this is just a contest, something left from the colonial times and their outmoded feats.

Alas! Ergonomics, this science aiming to heal Mankind’s sufferings at work, sometimes forgets what matters most. The stop at the gas station at the entrance of Savannakhet reminds you of this sad reality, a few seconds after the driver collected from his customers the fares necessary to fill up the tank. Today, the price of black gold means more than bottom ergonomics. Wouldn’t your driver cram his passengers into his van before the journey, his small business would soon be part of the past… One more defeat of science in face of the brutality of economic laws…


Réflexions arboricoles… (Thinking about trees)

Quand Sœur Marie-Catherine est arrivée en France en 1947, quittant pour la première fois son Laos natal, sa première vision du couvent de Haute-Savoie qui allait être pour un temps son chez-elle n’a pas été très joyeuse. Devant elle, les arbres du verger dépouillés par le froid hivernal lui donnaient l’impression d’un cimetière. Une de ses premières questions à la Mère Supérieure fut toute simple : « Pourquoi ne prenez-vous pas soin des arbres ici ? ». Au Laos, la plupart des plantes restent vertes toute l’année, et Sœur Catherine n’avait jamais vu l’hiver…

Il y a quelques jours, j’étais installé sur le siège passager du 4x4 d’un de mes responsables de projets. Nous roulions le long de la route qui mène de Savannakhet à Seno et sur un bord de celle-ci, j’aperçus pour la première fois les plantes qui donnent des ananas. Moi qui imaginais un arbre de bonne taille, quelle n’a pas été ma surprise de trouver des plants n’arrivant pas à mi-hauteur d’homme… Une découverte qui ne passe pas 4 pattes à un canard, me direz-vous, ni 9 pattes à une araignée d’ailleurs. Toutefois, le soir, je me pris à réfléchir à mon étonnement. Je n’avais jamais vu d’arbre à ananas avant ; pourquoi avais-je été surpris de découvrir un si petit végétal ?

A y réfléchir plus avant, en quelques dix mois ici, c’était en fait tout mon univers végétal qui s’était effondré. Les noix de cajou sont en fait des fruits ; le gros appendice gorgé de jus sucré et horriblement astringent qui les surplombe n’en est pas un lui ! Les cacahuètes poussent dans la terre, mais ne naissent pas d’un tubercule. Ce sont les fruits d’une fleur qui fane et se retourne dans la terre ! Les fruits du jacquier ne sont pas suspendus à quelques dizaines de mètres du sol, comme l’est toute noix de coco qui se respecte ; ils pendent plutôt, énormes, du tronc même des arbres qui les portent. Le bananier n’est pas un arbre, mais une plante grasse qui ne produit un régime qu’une seule fois, et donne ensuite naissance à de nombreux rejetons !

Pourquoi une telle surprise à chaque découverte ? La réponse m’a été donnée involontairement quelques jours plus tard par Sœur Marie-Catherine. J’ai réalisé, et peut-être partagerez-vous ce jugement, que j’envisageais l’arbre à ananas comme un cocotier... Comme Sœur Catherine qui peignait du vert permanent des arbres laotiens tous les vergers du monde, je concevais tous les arbres exotiques - à mes yeux - comme leur modèle le plus classique pour moi : le cocotier !

PS : Vous objecterez peut-être : à Nice, et donc en France, il y a des palmiers, et les palmiers ressemblent aux cocotiers. Et je vous répondrai : à St-Quentin dans l’Aisne, où se sont érigés mes catégories mentales et autres prototypes arborés, les deux espèces sont plutôt rares – elles ne supportent guère la neige en juillet…


When Sister Marie-Catherine arrived in France in 1947, leaving her native Laos for the first time, her first sight of the French convent that would be her home for a while was not a happy one. In front of her, the trees of the orchard stripped off by a bitter winter conveyed the emotions of a graveyard. One of her first questions to the mother superior was very simple: “why don’t you take good care of the trees here?” In Laos, most plants remain green all year round, and Sister Catherine had never seen winter before…
Some days ago, I was sitting in the front passenger seat of a pick-up, being driven along the road between Savannakhet and Seno by one of my project managers. On one side, I noticed for the first time the plants giving pineapples. I had always conceived them as very tall trees, but was very surprised to discover little insignificant things that did not reach half the size of a man… If you’re French, your comment might here be the following one: such a post doesn’t break the four legs of a duck (4-legged ducks make excellent foie gras you know…)… However, in the evening, I found myself pondering over my astonishment. I had never seen pineapple trees before; why had I been so surprised to witness such a little vegetable?
Thinking further along the way, in around 10 months in Southeast Asia, that was my entire vegetal universe which had crumbled down. Cashew nuts are in fact fruits; the large appendage on top of them, full of sweet juice but horribly astringent, isn’t! Peanuts grow in the ground, but aren’t born from a tubercle; they’re the fruits of a flower which withers and rolls back to the ground! Jackfruits are not suspended tens of meters above the ground like any coconut with a decent attitude; they just hang, huge and placid, from the trunk of the trees bearing them! The banana tree is not a tree, but a succulent that only gives one bunch, then dies after giving birth to a handful of descendants!
Why such a surprise? The answer was involuntarily offered by Sister Marie-Catherine a few days later. I realized, and maybe you’ll share this feeling, that I saw pineapple trees as coconut trees. Just like Sister Catherine who would paint in the evergreen color of Laotian trees all the orchards of the world, I thought of all exotic – to my eyes – trees as their most prototypic example to me: the coconut tree!

P.S.: You’ll perhaps raise the following argument: in Nice, and therefore in France, there are palm trees, and palm trees look very much like coconut trees! But I’ll then answer you: in St-Quentin, far far in northern France, among polar bears and orcas, where my mental categories and other tree prototypes were built, the two species are rather rare – they don’t bear snow in July…

Bienvenue !

En m'inspirant d'une phrase découverte au dos du menu d'un petit restaurant de Savannakhet au Laos, je vous dirai simplement et avec joie :

Thank you so much very people tourist come to my bloug !

En espérant qu'il suscite votre intérêt, et quels sourires aussi...


Getting inspiration from a sentence discovered on the back of the menu of a small restaurant in Savankkahet, I simply but happily welcome you:

Thank you so much very people tourist come to my bloug !

May you find it interesting and funny...